Tendre vers le zéro déchet

N’avez-vous pas eu au cours de votre existence des moments d’illumination, de malaise ou de prise de conscience comme quoi notre façon de consommer collectivement clochait solidement ? Moi, oui. Plusieurs. La plus percutante des prises de conscience fut sans doute celle où, durant mes randonnées pédestres en montagne, chaque déchet produit devait être traîné dans mon sac plusieurs jours avant d’aller rejoindre ses acolytes dans une poubelle, une fois de retour à la civilisation (cette pratique s’inscrit dans la charte du randonneur des 7 règles du « leave no trace »). J’ai alors entamé une sérieuse remise en question à propos des déchets, de leur pertinence et leur source. Dans la nature, lesdits déchets n’existent pas. Je le vivais concrètement et ressentais un grand malaise face au fait que nous, les humains, en produisions.
Si l’étape de la prise de conscience est primordiale, c’est durant la seconde, soit celle de l’intégration de nouvelles habitudes de vie afin d’arrimer nos valeurs avec nos actions, que tout se joue. Usuellement, c’est le moment où les contradictions et les bloquants se multiplient et où se présente la tentation de tergiverser, voir de rebrousser chemin pour se réfugier dans les bras confortables du connu. Rappelons-nous que le courant actuel de la (sur)consommation en est un de baïne et que pour s’en sortir rien ne sert de nager à sens inverse, mais plutôt parallèlement. Tenez bon, car le mouvement zéro déchet arrive à la rescousse telle une bouée grâce à sa popularisation.
Le zéro déchet
Est-ce que ce terme vous intimide : zéro déchet ? En toute confidence, moi oui. Je crois que c’est parce qu’il manque de nuance et représente une cible d'allure inatteignable, en relation au contexte actuel. Il faut impérativement l’aborder avec souplesse et se concentrer sur les actions concrètes qu’il nous est possible de faire ici et maintenant, plutôt que d’avoir la perfection totale dans la mire. Et la rumeur dit que pour être efficace, vaut mieux des milliers de personnes sur la planète qui intègrent des petites actions zéro déchet au quotidien que d’être seulement une poignée de gens pratiquant le zéro déchet à la perfection.
Tendre vers le zéro déchet

C’est ce que Mélissa de La Fontaine nous propose dans son livre en utilisant une approche nuancée à souhait, inclusive, dénuée de culpabilisation.
« La raison pour laquelle le mouvement zéro déchet m’interpelle autant est son accessibilité. Dès maintenant, tout le monde peut mettre en pratique de nouvelles habitudes zéro déchet. C’est gratuit, simple et… motivant ! »
Pragmatique, édifiant, cocasse, esthétique, ce livre a capté mon attention d’un bout à l’autre car Mélissa a su trouver les mots pour vulgariser son expérience personnelle et les idéaux sous-jacents. Son livre foisonne de solutions de rechange aux modes de consommation conventionnels (et non durables, qu’on se le dise…) et ce qu’elle propose pour amorcer le virage est si logique, si simple, si motivant, qu’on a envie d'emboîter le pas joyeusement. L’information véhiculée est rigoureuse et bien documentée (rien n’est laissé au hasard) ce qui fait de cet ouvrage un outil à consulter encore et encore et encore !
Pour les néophytes ou les initiés ?
Les deux. Nous pouvons toujours apprendre quelque chose de l’expérience d'un autre être humain. Le regard unique que porte Mélissa sur le mouvement zéro déchet fait d’elle une ambassadrice chevronnée et stimulante, elle donne vraiment envie d’embarquer dans le train tout en nous armant de plusieurs arguments pour faire face aux mythes et préjugés tenaces qui déambulent dans la société.
C’est qui, Mélissa de La Fontaine ?
Mélissa a embrassé le mode de vie zéro déchet à l’aube de l’année 2013, à la suite de deux prises de conscience. Au fil du temps, elle a été sollicitée par plusieurs médias afin de partager son expérience et ses réflexions à propos de son nouveau mode de vie. À ce jour, elle a animé plus de 155 conférences, donc elle a rejoint au moins 10 000 citoyens ! Dernièrement, Mélissa s’est mise en équipe avec 2 autres spécialistes du domaine pour fonder l'entreprise de service-conseil Incita, ayant pour mission d’accompagner les organisations qui souhaitent tendre vers le zéro déchet.
Mélissa, c’est aussi une grande amie qui a toute mon admiration, elle peut être fière de ses accomplissements mais surtout, d’être une personne si intègre et fidèle à ses valeurs (j’en témoigne) !
Je vous laisse sur ces lignes, qui représentent la réponse de Mélissa à ma question : de quoi est fait demain, dans tes plus beaux rêves ?

« Dans ma vision de rêve du futur, collectivement, nous avons conscientisé et intégré les problèmes environnementaux auxquels nous faisons face.
Ce qui nous permet de mettre en place de réelles solutions pour les contrer et nous adapter: renforcer nos tissus sociaux, réduire notre consommation (et donc nos déchets), changer notre structure économique pour favoriser la décroissance, réduire grandement les iniquités sociales, etc.
Dans mon futur de rêve, nous travaillons tous ensemble à construire un monde meilleur pour tout le monde (Oui, j'aime les licornes. Les licornes me semblent plus prometteuses que la fin du monde !) »
Crédit photo: Fabrice Gaëtan
La retrouver
Son livre : Tendre vers le zéro déchet, les éditions La Presse

Auteure: Caroline
Propriétaire-fondatrice
Produits Artémis